domingo, 22 de marzo de 2015

EZLN: À propos de l’Hommage et du Séminaire

Traduction collective (@Le sⒶp @ValKaracole, @EspoirChiapas).


ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE.

————————— ★ —————————
gato-perro-1-21

MEXIQUE
Mars 2015

Aux Compas de la Sexta au Mexique et dans le monde
Compas:

Ils m’ont chargé de vous informer que…

Malgré l’augmentation significative de l’activité militaire dans les alentours des Caracoles Zapatistes (patrouilles agressives, contrôles intimidants, survols menaçants) – particulièrement dans les Caracoles de La Realidad et de Oventik (dans le premier on vient d’inaugurer une école-clinique, et dans le second se réalisera l’hommage à Don Luis Villoro Toranzo)…

Malgré la belligérance croissante des groupes paramilitaires parrainés par le gouvernement chiapanèque…

Malgré les vieux « nouveaux » mensonges dans les médias à gages » / non, il n’y a pas et il n’y a eu aucune proposition de dialogue, non, depuis l’année 2001, c’est à dire, depuis 14 ans aucun fonctionnaire fédéral ne s’est approché de l’EZLN, à moins que ce ne soit avec l’intention d’assassiner la direction zapatiste; non les gouvernements fédéral et de l’État ne cherchent pas à améliorer les conditions de vie des indigènes au Chiapas, mais ils essayent de diviser les communautés, non les uniques rapprochements gouvernementaux, de ceux que peut compter Jaime Martinez Veloz, n’ont pas été aux côtés des zapatistes, mais par des paramilitaires parrainés, avant lui, par Luis H. Alvarez, Juan Sabines Guerrero et Felipe Calderon Hinojosa et maintenant par Manuel Velasco Coello, Rosario Robeler Berlanga et Enrique Pena Nieto, l’un de ces groupes (la CIOAC-H) est matériellement responsable de l’assassinat du Compagnon maître Galeano, non, etcétera /…


Bien que manque toujours vérité et justice pour Ayotzinapa…

Bien que là-bas, en dehors, ils soient occupés, entre autres choses (plus importantes, vraiment?) et que se succèdent vertigineusement les modes de « mobilisation », qui démontrent seulement que la frivolité est un grand stratège…

Bien que la dignité découvre, une fois et une fois encore, la réalité / et dans les hauteurs du nord du Mexique on découvre que subsistent les méthodes d’exploitation de l’époque profiriste. « Dans le nord on travaille et nous entretenons les paresseux du sud » dit le puissant; alors que les champs sont cultivés par des hommes, femmes, enfants et anciens indigènes triquis et mayas, le puissant ne dit rien, et se met à genoux devant le pouvoir étranger. Dans la vallée de San Quintin, Basse Californie, dans ce qu’on surnomme Oaxacalifornia, les journaliers demandent des salaires justes et des droits du travail, « nous voulons seulement la justice » résument ils. Le gouvernement les réprime « pour faits de révolte ». 200 détenus. Le gouverneur paniste (parti du PAN) se réunit avec les chefs militaire du 67e bataillon d’infanterie de l’armée fédérale « pour garantir la paix sociale ». L’info principale dans les médias à gages est: « 007 sur le zocalo de la capitale ». Le hashtag #SanQuintinEnLucha n’arrivera pas à être la tendance du moment /…

Malgré tout…
Ou précisément pour tout…

L’EZLN entérine la célébration de :
– L’hommage aux compagnons Luis Villoro Toranzo et au Maître Zapatiste Galeano, la journée du 2 mai 2015, dans le Caracol d’Oventik, Chiapas, Mexique. Pour cet hommage, en plus de compañeras et compañeros des bases d’appui zapatistes, ont confirmé leur participation : Juan Villoro Ruiz, Fernanda Navarro, Adolfo Gilly, Pablo González Casanova, Don Mario González Contreras, père de César Manuel González Hernández, un des 46 disparus d’Ayotzinapa et Doña Bertha Nava, mère de Julio César Ramírez Nava, un des 46 disparus d’Ayotzinapa, ainsi que les familles du Compañero Maître Galeano et les autorités autonomes zapatistes des 5 zones.

– Le coup d’envoi du séminaire « La Pensée Critique face à l’Hydre Capitaliste », organisé  par le CIDECI-Unitierra et la commission Sexta de l’EZLN, du 3 au 9 mai 2015, dans les montagnes du Sud Est Mexicain.


Ils me disent qu’ont confirmé leur participation au Séminaire :

Doña Bertha Nava, Don Mario González Contreras y Doña Hilda Hernández Rivera, (familles des 46 disparus d’Ayotzinapa). Pablo González Casanova. Adolfo Gilly. Juan Villoro Ruiz. Elena Álvarez-Buylla. Catherine Marielle. Álvaro Salgado. Alicia Castellanos. Óscar Olivera (Bolivie). Margarita Millán. Sylvia Marcos. Mariana Favela. Karla Quiñonez (USA). Xuno López. Jean Robert. Carlos González. María Eugenia Sánchez Díaz de Rivera. Eduardo Almeida Acosta. Vilma Almendra (Colombie). Philippe Corcuff (France). Luis Lozano Arredondo. Juan Wahrem (Argentine). Rosa Albina Garabito. Jerónimo Díaz. Rubén Trejo. Manuel Rosenthal (Colombe). Hugo Blanco (Perou). Juan Carlos Mijangos Noh. Greg Ruggeiro (USA). Ana Lydia Flores Marín. Javier Hernández Alpízar. Pablo Reyna. Christine Pellicane (France). Efraín Herrera. Domi. Antonio Ramírez. John Berger (Grande Bretagne). Donovan Hernández. Sergio Rodríguez. Raúl Zibechi (Uruguay). Sergio Tischler Visquerra (Guatemala). Jorge Alonso. Jerome Baschet (France). Paulina Fernández C. Carlos Aguirre Rojas. Gilberto López y Rivas. Daniel Inclán. Enzo Traverso (Italie). Silvia Federici (Italie). Immanuel Wallerstein (USA). John Holloway (Irlande). Michael Lowy (Bresil-France). Marcos Roitman (Chili-Etat Espagnol).

Depuis la conciergerie de la petite école, en empilant des caisses et des caisses qui disent « RECALÉ-E-S ».

SupGaleano
Mexique, Mars 2015.

SECTION « DU CAHIER DE NOTES DU CHAT-CHIEN » :
En option:
Vous êtes en train de faire un cauchemar. Vous vous trouvez au milieu d’une communauté désolée. Pas comme si c’était après une guerre, mais avec son horreur qui continue. Sur le côté droit du chemin qui coupe en deux la communauté, se trouve un complexe d’édifices modernes. A l’entrée, un panneau prévient ou averti : « Centre Commercial Visions de la Réalité ». Deux imposantes et modernes constructions se distinguent. Sur l’une d’elles, sur le auvent on lit « Cours de journalisme éthique et reportage objectif. Donnés par: Ciro Gomez Leyva, Ricardo Aleman, Joaquín López Dóriga, Javier Alatorre et Laura Bozzo ». Sur le bâtiment d’à coté s’annonce: « Cours de reportage éthique et journalisme objectif. Donnés par: Jacobo Zabludovski et 4 autres des derniers et uniques espaces libres et indépendants ».

Vous, clairement, vous êtes une personne sensée, clairement, tolérante, clairement, inclusive, clairement, civilisée, clairement, raisonnable, clairement, avec des arguments, clairement, avec des études, clairement, avec é-d-u-c-a-t-i-o-n, clairement. Dans les cauchemars aussi, on doit rester calme, manquerait plus que ça.

C’est pour ça que vous comprenez pourquoi il y a de longues queues pour rejoindre un côté comme l’autre.

Vous vous félicitez qu’il y ait des options informatives pour tous les goûts, quand se fait entendre, dans le coin gauche, une fillette essayant de jouer à la flûte scolaire, non sans difficulté, les notes de « the long and winding road” des Beatles.

Vous, sans pouvoir dissimuler votre gêne face aux fausses notes de la fillette, vous vous rendez compte que, de ce côté gauche du long et tortueux chemin, se trouve un groupe d’êtres (incompréhensibles, clairement), construisant des baraques (un peu mal foutues, clairement), et ses panneaux n’offrent ni cours ni promesses, clairement, elles osent seulement balbutier « médias libres, autonomes, alternatifs ou comme ils se nomment ».

Vous vous trouvez donc devant une alternative : ou bien, généreux, clairement, vous élargissez un peu vos critères, votre tolérance, votre inclusivité, votre civilité jusqu’à ce coté du chemin, ou bien vous remerciez qu’il y ait des choses qui ne passent pas de mode (comme le bulldozer, la matraque, la police, les équipements anti émeutes).

Vous vous paralysez face au complexe dilemme. Alors que vous ne savez pas quoi faire, votre smartphone, grâce à une application moderne qui donne un zap quand on configure le disque dur (le vôtre, clairement) s’active pour vous réveiller.

Vous vous réveillez donc, mais tout reste pareil : le lieu en guerre, les luxueuse constructions du coté droit, les misérables du coté gauche. Ah mais au lieu de la flûte non accordée avec « the long and winding road », vous écoutez un rythme déconcertant, un mélange de balade-cumbia-corrido-ranchera-tropical-hiphop-ska-heavy-metal qui, avec une marimba, commence par « Ya se mira el horizonte… » (Début de l’hymne zapatiste, ndt)

Dans cette terrible situation vous savez que vous devez prendre une mesure drastique. Mais vous ne vous décidez pas : devez-vous changer de téléphone ou actualiser le système d’exploitation ? »
Cela, mon cher, c’est un dilemme, et pas d’échappatoire. Voter ou non? Alors?

Des médias à gages :
– Et ils content que ce furent donc ces hommes et femmes sages, avec de grandes études et connaissances, qui surent qu’ils étaient sûrs de ce que disaient les indigènes ignorants, analphabètes et pré-modernes : « dans le capitalisme : celui qui paie, commande ».
– Concernant les « cinq espaces libres et indépendants » et Molotov : Oh, oh il semblerait que quelqu’un s’est fait Bobo Jacobo.

De la post modernité :
– Attention plongeurs : la piscine n’a pas d’eau, seulement de la merde. Soyez prude…..splash!
– Dialogue de rupture d’un couple post moderne: « C’est pas toi. C’est le contexte. »

Du séminaire :
– D’Italie nous vient ce qui suit: « Untel a dit qu’il assisterait (au séminaire) seulement s’il pouvait parler personnellement avec le Sous-Commandant Insurgé Marcos ». Quand le défunt a entendu ça, pensant que le message était de Monica Belluci, il a commencer à s’étirer au fond de sa tombe. Ensuite ils lui ont dit de qui était le message et désillusionné, il s’est fait à l’idée. Le SupMoy a juste demandé de dire « il supmarcos e morto, se volete, potete cercare in inferno » et il a envoyé un calendrier à l’expéditeur. Interrogé à propos des Tercios Compas S.A. (sans) C. (ni) V. de (i) R. (i) L. (attention: ne pas faire usage de la marque sans autorisation de ceux qui (n’)ont (pas) les droits), le SupMoy a déclaré « c’est qu’après y a des gens qui ne se rendent pas compte qu’on est en 2015″.
– Pst. Pst. L’organisation du séminaire est un bordel. Mais vous, faites comme si vous ne le saviez pas. Mettez-vous en harmonie avec l’univers. Et maintenant répétez avec moi « ommmh, le séminaire est déjà organisé, ommmh ».
Je certifie : miaou-ouaf (et vice versa)

No hay comentarios.:

Publicar un comentario