viernes, 2 de junio de 2017

Mexique, le pays le plus meurtrier après la Syrie....



Une étude effectuée par l’Institut international d’études stratégiques (IISS) a annoncé que le Mexique est juste derrière la Syrie, pour connaître le plus grand nombre d'homicides en 2016.

Seulement pour cette année, on parle de 23 000 victimes, alors qu'en Syrie, pays en guerre civile depuis 6 ans, on dénombre 60 000 assassinats. C'est sans aucun doute le résultat d'une politique de guerre contre les cartels de la drogue, lancée en 2006 par le président Felipe Calderon. Durant son sexennat d'ailleurs, ce sont plus de 100 000 personnes qui ont perdu la vie dans son pays.

Il faut souligner que ces chiffres ne prennent pas en compte les disparu.e.s. Si les chiffres officiels parlent de près de 30 000 disparus depuis 2006, de nombreuses ONG pensent que ces chiffres sont bien en
deçà de la réalité et dénonce le système de décompte du gouvernement qui chercherait à minimiser les chiffres. Par ailleurs, il faut aussi compter le nombre de migrant.e.s disparu.e.s sur le territoire Mexicain, qui serait de près de 70 000 personnes, mais il est très difficile d'effectuer une estimation juste, étant donné que les familles centro-américaines ne font pas systématiquement une déclaration en cas de disparition.


Un panorama particulièrement inquiétant, s
urtout que ces chiffres ne cessent d'augmenter d'année en année. Si la guerre contre les cartels ne semble apporter absolument aucun résultat, en dehors de la militarisation massive du territoire, d'une corruption généralisée tant au niveau économique et politique, une augmentation des guerres de successions au sein des cartels et une rivalité intense entre chaque groupe de narco trafiquants, le gouvernement fédéral, complètement dépassé, chercherait aujourd'hui à faire passer une loi de sécurité intérieure, permettant à l'armée de pouvoir réprimer les mouvement civils et obtenir les mêmes pouvoirs que la police. Au Chiapas, un grand nombre d'organisation, centre des Droits de l'homme, et collectifs dénoncent cette loi qui pourrait servir à réprimer directement les organisations en lutte pour le territoire et contre les mégaprojets.


Mais ce n'est pas le seul triste laurier que reçoit le Mexique, puisque dans le même temps l'association RSF a annoncé que le Mexique était l'état d'Amérique Latine le plus meurtrier pour les journalistes et comme le troisième pays le plus dangereux après l'Afghanistan et la Syrie pour la profession. En effet depuis 2000 ce sont 102 journalistes qui ont été assassinés selon les chiffres officiels, dont 99.75% des cas sont restés impunis! Encore cette semaine nous avons appris qu'un journaliste de l'AFP avait été assassiné

Les féminicides sont aussi en forte hausse dans un pays, puisqu'on parlerait de 3 000 assassinats pour être femme, par an dans le pays. Rien que dans la capitale Ciudad de Mexico, on déclare 6 feminicides par jour. Ces chiffres ne prennent pas en compte les femmes qui souffrent de violence au quotidien, de rapt, de traite, ou qui ont été blessées ou hospitalisées.

Au Chiapas, il
s’agit de 7 700 femmes qui ont subit des violences en deux ans, et de 104 féminicides. Aujourd'hui une Alerte de Violence de Genre a été déclarée dans 7 municipalités de l'état du Chiapas, elle est censée prendre des mesures exceptionnelles soutenus par la Société Civile, mais ne prend pas le mal depus sa racine.

Évidemment la diplomatie française est loin de dénoncer toutes ces victimes civiles, mais loin de ça, profite pour signer un grand nombre de contrat militaire, Afin de rivaliser avec la vente d'arme massive des Etats Unis, où plus de 10 000 points de ventes légaux se trouvent à la frontière pour armer les cartels, la France cherche à s'imiscer dans ce juteux commerce, et pour cela, depuis la réconciliation avec le Mexique ré-amorcée avec l'arrivée de François Hollande en 2012, la France ne fait pas pâle figure.


Ainsi nous vous proposons ci-dessous un article publié en mai 2015, sur les contrats militaires de la France avec le Mexique. 



Rencontre Pena Nieto/Hollande le 14.07 sous fond de contrat militaire et loin des droits de l'homme

Alors que les critiques gonflent contre la venue du président Mexicain Enrique Pena 
Nieto, comme invité d'honneur, pour le 14 juillet de cette année, on apprend que ce dernier 
ne viendra pas les mains vides et devrait dans le même temps signer des contrats, dont un 
pour l'achat d'une cinquantaine d'hélicoptères militaires Super Puma, à Airbus Helicopters.


L'invitation du 14 juillet doit marquer au fer rouge la réconciliation entre la France et le Mexique 
suite aux querelles politiques qui avaient suivi l'affaire de Florence Cassez, et la colère de Sarkozy qui avait annulé l'année du Mexique en
France, fait politique rarissime.

Dès le début de son mandat, Hollande a œuvré pour une réconciliation avec plusieurs visite auprès de son homologue Mexicain, 
en avril 2014 il remit même au dignitaire mexicain la grand-croix de la légion d'honneur, et avait affiché son soutien dans ses 
réformes néolibérales, oubliant de dénoncer les nombreuses atteintes aux droits de l'homme effectuées par l 'appareil d'état 
fédéral.



Une pétition a d'ailleurs été lancée, suite à la visite des proches des 43 disparus d'Ayotzinapa, pour demander au Président 
Hollande de retirer l'invitation à Pena Nieto pour les cérémonies du 14 juillet, réunissant déjà des milliers de signatures, mais
 nous comprenons désormais que les intérêts sont tout autre, et qu'une fois encore la collaboration en matière de défense et 
de renseignement entre les deux pays passent avant tout soucis démocratique, et de défense des droits de l'homme. Des soldats 
Mexicains marcheront même sur les Champs Elysées durant le traditionnel défilé militaire.
Incursion militaire dans le caracol zapatiste de la Realidad, mars 2015, photos @ Frayba
On parlerait pour ce contrat d'un investissement de 2 milliards d'euros. Le Mexique a déjà sollicité la France pour installer 
dans son pays la Gendarmerie, s'occuper du système de surveillance vidéo de la capitale, et d'autres contrats militaires. On
 notera également que des discutions entre les deux pays avaient déjà eu lieu quant à l'achat éventuel d'une dizaine d'hélicoptères
 ce qui avait entraîné la construction d'une usine d'assemblage d'Airbus de 12 000m²  dans l'état du Queretaro.

Il semblerait d'ailleurs que ces commandes ne soient que le début d'une nouvelle série d'accord entre les deux pays, puisque 
la marine Mexicaine réfléchirait activement à l'achat de frégates multi-missions (FREMM) et/ou à des corvettes Gowind de 2.500 
tonnes. Les échanges commerciaux ont été multiplié par 4 en 10 ans, passant ainsi à 4.2 milliards d'euros pour 2014,  avec 
une balance commerciale excédentaire pour la France.

Le Mexique, tant au niveau régional que fédéral, montre son impuissance à gérer les problèmes des droits de l'homme, le cas 
d'ayotzinapa est la pointe de l'iceberg, puisque la police municipale aurait remis au cartel de drogues plus de 43 étudiants qui,
 8 mois plus tard n'ont toujours pas réapparu, et la justice n'a donné aucune conclusion valable, mais d'autres cas, comme au Chiapas
, montrent également une totale impunité dans divers cas de massacre (Acteal, Viejo Velasco...), entre autre de déplacement forcé, 
(Banavil, Primero de Agosto...) mais aussi d'assassinat de leader politique, (Galeano de l'EZLN, Mariano Abarca qui luttait contre les mines,
 Juan Vazquez Guzman qui luttait contre les mégas-projets touristiques...) sans parler du climat de terreur installé dans tout le pays 
contre les peuples indigènes de tout le pays, et la guerre contre les narcos qui a entrainé la mort et la disparition de dizaine de milliers
 de personnes.

Le président Enrique Peña Nieto s’est montré insensible aux critiques et refuse de reconnaître la grave détérioration de la situation 
des droits humains au Mexique. En n’agissant pas pour que la justice mexicaine remplisse pleinement son rôle et en disqualifiant les
 journalistes et les organismes internationaux qui critiquent la gestion de son gouvernement, Enrique Peña Nieto se fait le complice 
des donneurs d’ordres de tous ces crimes. La société civile mexicaine n’a d’autre option que de s’adresser à la communauté 
internationale pour réclamer justice.

Les relations bilatérales franco-mexicaines semblent démontrer l'unique intérêt économique, faisant fi de toutes considérations 
humanitaires ou de respect des droits de l'homme. Invité un dignitaire tel que Pena Nieto aux cérémonies officielles du 14 juillet
, et lui dérouler le tapis rouge, montre le soutien aveugle de la France à une politique ultra répressive, la non reconnaissance 
d'un crime d'état (Ayotzinapa), l'atteinte aux droits d'informer (près de 100 journalistes tués ou disparus en une décennie, attaque 
récente contre les médias libres au Chiapas...), la torture généralisée, et le non respect des droits de l'homme et de la convention 
69 de l'OIT...

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